mercredi 25 juillet 2007

Les valeurs républicaines 50 ans après la République



Un demi siècle d'une Tunisie indépendante et républicaine.
Un demi siècle de choix politiques, socio-économiques, de mutations culturelles motivées surtout par une ouverture sur l'extérieur appliquée à une société unique dans ses composants, dans les grands traits définissant son peuple, pas forcément négatifs, pas forcément positifs, juste faisant de nous ce que nous sommes.
Où sommes nous des valeurs républicaines, 50 ans après la République?
Car la République n'est pas uniquement un système d'organisation politique opposé à la monarchie. C'est surtout un état d'esprit social.
C'est un idéal de vie commune basé sur un intuitu personae des citoyens (c'est l'élément psychologique de formation des sociétés commerciales: l'envie de s'associer) et fondé sur un ensemble de valeurs communes symbolisant la République.

Où sommes nous du:
- Respect des symboles de la république (Drapeau, hymne...) ,
- de la conscience de la citoyenneté,
- de l'esprit civique,
- de la fierté d'être tunisien,
- de la participation dans la vie associative,
- de la laïcité d'une République qui a choisit constitutionnellement l'Islam comme religion, mais dont les lois en divergent des fois et incitent en même temps au respect des autres religions et à traiter à pieds d'égalité les citoyens sans tenir compte de leurs convictions religieuses ni autre?

Mis à part les passionnés du football et les adhérants d'un parti politique, depuis combien d'années un tunisien moyen n'a pas entendu l'hymne nationale?
L'hymne nationale est obligatoire à l'école et au lycée, Dieu merci, au moins nos petites oreilles ont appris à l'aimer et à reconnaitre ses notes. Mais, demandez à un directeur de lycée étatique combien de retardataires pendant le salut du drapeau?
Ma cousine, qui 18 ans avoue en rigolant et en toute inconscience ne jamais y assister.
Et moi donc, aimant mon pays plus que tout, j'ai réalisé l'autre fois, et grâce au post de Zyed que je ne l'ai pas entendu depuis bien des années, mes années fac, où l'occasion ne se présente jamais.

Nous nous présentons naturellement tunisiens et ce naturel me rassure; même nos immigrés ne renient pas vraiment notre identité, c'est déjà l'essentiel. Mais nous sentons nous vraiment citoyens?

2 cas de figure: Un de mes amis me sort le mot citoyen, "je suis un citoyen", dit-il chaque fois qu'il me parle de ses rapports conflictuels avec l'administration tunisienne, un autre s'est marré à fond en entendant le mot citoyen comme s'il ne l'a jamais entendu, ou comme si je parlais du 19ème siècle.

Pour moi, les deux cas sont étranges et étrangers dans leur pays. Au premier qui se rappelle de sa condition de citoyenneté uniquement en demandant des droits ou des comptes à des administrations des fois corrompues des fois en manque de moyens et de personnels, "Don't ask what your country can do for you, but ask what you can do for your country", dixit JF Kennedy.
Le deuxième qui renie inconsciemment ce sentiment de citoyenneté, qui le trouve ridicule, est le cas qui me marque le plus, ce n'est pas entièrement de sa faute, mais Dieu seul sait qu'est ce qui s'est passé dans la vie d'un fils de fonctionnaire pour qu'il ne se sent plus citoyen?

Les chiffres nationaux affirment que nous avons dépassé les 5000 associations? Combien pourriez vous en compter? Utilisez vous les doigts des deux mains?
Mis à part Lion's, Rotary et JCI qui mobilisent beaucoup de jeunes et de capitaux, quelles sont les associations qui intéressent les jeunes?
J'irai jusqu'à affirmer que beaucoup de ceux qui s'investissent dans certaines associations cherchent des bénéfices en nature, la possibilité de voyager avec des fonds étrangers, le détachement de leurs fonctions initiales pour des fonctions très reposantes en augmentant leurs salaires, etc.
l'UNAT cherchent encore et toujours des lecteurs bénévoles, l'AINPE cherchent aussi des bénévoles, et nous nous déguerpirons, moi y compris, derrière l'alibi faute de temps.

La laïcité, grande question du moment, peut-on être citoyen, musulman et laïque?
Naturellement qu'on le peut.
L'Etat peut-il être à la fois musulman et laïque?
Je répondrai par l'affirmative, toute sure de moi.
Mais respectons nous la laïcité, symbole de la République, la République non pas tunisienne spécialement, mais dans son sens philosophique premier?

Depuis toujours, je ne cherche pas à répondre à mes questions autant je cherche à en poser, à ce stade, la prise de conscience me suffit, les solutions... ne peuvent immerger qu'après de longs et nombreux check up de notre société.

Enfin, quoiqu'il en soit, kol 3am w notre république est libre, indépendante et débrouillarde, w kol 3am wa7na citoyens et fiers de l'être.

3 commentaires:

Slaim a dit…

jette un coup d'oeil sur mon blog :)

merci pr booster ce sentiment de fierte!

Anonyme a dit…

sympa mon épicier, j'étais m'approvisionner, il m'a dit en souriant "lyoum 3id el jomhouriya, inchallah mabrook 3lina"

Houcine Choyakh a dit…

et bien ton épicier est mieux que bcp d'" intellectuels" qui ne savent même pas qu'est ce qu'on célèbre aujourd'hui ! j'en ai croisé bcp ! et inutile d'être surpris depuis que l'hymne national (dont l'utilisation fût restreinte ces derniers années aux seules manifestations sportives)à été sauvagement dénaturé d'un chant patriotique à des chansons sportives ou le fameux chant BALHA !
JOY : inchallah panne l'écran pas grave!