samedi 24 janvier 2009

La dernière blague d'étudiant - Droit international public

Un peu comme chaque année, il y a une perle, ou mieux, des perles.
La question était simple, de quoi rafler 6 points facilement, rares sont ceux qui ont eu un 4 ou un 5.

Capacité des parties et validités des traités
أهلية الأطراف وصحة المعاهدات

Avant, il n'était permis de répondre qu'en français, mais de plus en plus les étudiants profitent de la possibilité accordée à nos amis "Macher9a" pour répondre en arabe, mais çà n'améliore toujours pas la qualité de la réponse.

Voici les deux réponses qui m'ont fait rire, ce matin:

" من شروط إبرام المعاهدة نجد صحة هاته المعاهدات التي تستوجب اهلية الأطراف إضافة إلى وجوب انتفاء عيوب الرضا المتمثلة في الغلط والتغري."
فبالنسبة لأهلية أطراف المعاهدة يجب توفر عنصر الادراك والتمييز بحيث يجب أن يكون الطرف في المعاهدة عاقلا، بالغا وراشدا

Cet étudiant doit avoir plus de 21 ans, et étant donné que les parties à un traité ne peuvent être que des sujets de droit international, à savoir les États et les Organisations internationales (et qu'un débat était ouvert pour les états fédérés, les mouvements de libérations et les multinationales), je vois un peu mal un Etat majeur, réfléchi et doté du discernement.

La deuxième réponse est encore meilleure :

باعتبار أن المعاهدة يقع إبرامها من طرف اشخاص طبيعيين فيجب أن يتوفر في هؤلاء الأشخاص من رئيس الجمهورية ومفوضوه ورؤساء المنظمات الدولية أهلية الالزام والالتزام إذ يجب أن يكون راشدا، عاقلا غير محجّر ولا سفيه ولا مخبول ولا مريض مرضا عقليا أو نفسي مما يؤثر في صحة المعاهدة بانعدام الأهلية للمتعاقد


dimanche 11 janvier 2009

Confidences (Autour du Respect)

Depuis quelques mois, je ne vous ai pas écris, ébranlée par la vie.

L’écriture fait partie de mon métier, de ma vie et surement de mon essence. Une des phobies, que je traine depuis l’enfance, c’est la phobie de cécité, je ne sais pas si cette phobie a un nom scientifique, de toute façon, je déteste les noms savants autant que je déteste les savants. Je disais que j’ai une peur maladive de ne plus voir, pour ne jamais arrêter de lire et écrire. C’est le pire qui puisse m’arriver, l’ennui total. Ma mort.

Depuis des mois, je n’arrête d’écrire, dans des thèmes assez différents ; un commentaire de la loi 75-2003 relative aux efforts internationaux contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, des contrats de transferts d’employés, des mémoires et des conclusions pour des affaires diverses, des legal opinions, des avis, à tort et de travers. J’écris parce que c’est mon gagne pain, et je viens de découvrir que j’aime çà plus que tout. Ce n’est pas tout à fait un gagne pain, c’est ce qui me permet de disperser mes goutes de sueur sur les vitrines et dans les caddies, comme les banals fashion-victims et les ignares consommateurs émerveillés devant les images luisantes des flyers de supermarchés, pickpockets modernes, sourire jaunis à la caisse, sourire moqueur au SAV.

Sourire radieux, je pense avoir amusé la galerie, en leur exposant ma théorie sur la protection du consommateur, sur la loi relative à la concurrence et aux prix, sur la publicité mensongère et les pratiques anticoncurrentielles, ce qui m’a valu un 14 et m’a ouvert la porte du doute :

Ou- Ou je renonce à ce métier, à plusieurs couches, à plusieurs considérations. Vu tout à fait de l’extérieur, il paraît l’un des meilleurs, offrant une situation des plus confortables, mais des plus instables, un métier qui fait rêver mon assureur, mon mécano, mon épicier. Un métier qui te confronte à la réalité mesquine de nos tribunaux, celle des « arja3 ghodwa », « Mme le juge n’est pas là », « Ton injonction n’a pas été signée depuis plus de 15 jours », ou pire, « le dossier de ta cliente a été perdue pour la deuxième fois », cela veut dire que je suis encore une fois obligée de confronter cette névrosée qui se prétend syndicaliste, roulant en Mégane, la gauche caviar, disent les français. Et l’aprem, je dois confronter ce Boss qui te fait douter de lui-même, est-il humain, est-il démon?

- Ou j’intègre l’autre rive, celle des arja3 ghodwa. Devenir Conseillère, conseiller un ministre qui fera l’oreille sourde surement, pour quelques sous. Les embouteillages à 18 heures tapantes, les fins de mois difficiles, les collègues, les supérieurs, mon mari inquiet de mon sourire, guettant la lueur de désir à chaque regard qui se posera sur moi, à chaque intonation de voix, à chaque coup de fil presque hors horaire administrative, et même pendant.

Justement, parlant des regards qui se posent sur moi, dans un pays qui prône le rôle de la femme, qui lui a permis d’être surdiplômée, de bien gagner sa vie, d’affronter des juges encore majoritairement masculins, et de dire son mot, haut. Ce pays, cette société, plutôt les hommes de cette société ne pensent toujours pas que cette femme est un esprit avant d’être un corps. Ils ne pensent pas encore que la femme a, avant tout, droit à une discussion saine, sans arrière-pensées, sans préjugées, sans mots détournées, sans « je dois te voir en tête à tête pour t’expliquer », sans « je suis ivre et je me suis rappelé de toi », sans « t7ak7ik ».

Quand est-ce que mon sourire passera pour une simple politesse ?! Quand est-ce que le fait d’expliquer à mon client ses droits ne lui accordera plus le droit de me prendre pour « amie » et de ne pas me payer mes honoraires ou demander un grand rabais sous ce même cap d’amitié ?!

Je ne suis l’amie de personne, et çà me déçoit.

Je ne peux être l’amie de l’homme qui me manque de respect. Et respect, monnaie rare, dans un pays où on n’enseigne plus le respect ni à l’école, ni par les parents.

Et le premier des respects est celui des parents, les siens autant que ceux de celle (ou celui) qu’on prétend aimer.