mardi 31 janvier 2012

Bienvenue au royaume des sourds, aveugles et bavards



J'ai 31 ans, ma Tunisie, je l'ai tjs rêvé, colorée, équitable, culturelle, design, écologique. Ma déception vire souvent en dépression. Les solutions ne me paraissent pas si compliquées, mais j'ai comme l'impression que je vis au royaume des sourds, aveugles et bavards. 
Je salue plusieurs initiatives isolées de la société civile de créer des associations actives en vue d'aider, chacun à son niveau. Mais, ce n'est pas assez, c'est comme si ce sont des goûtes dans une terre aride et assoiffée. 
Consommer tunisien, fermer la porte aux produits de contrefaçon venus de Chine et d'ailleurs. Lancer la formation professionnelle ciblée dans toutes les régions, faire des usines de toute et de rien (lampes LED, détecteurs de fumée conformément aux normes européennes puisque en 2015, en France chaque foyer devra impérativement être muni d'un détecteur de fumée, c'est un énorme marché, des horloges, des montres, des parapluies, tout ce dont un tunisien aura besoin au quotidien). Faire un programme de reforestation qui peut employer et absorber des milliers d'ouvriers non qualifiés... 
J'ai comme l'impression que ce gouvernement patauge dans le noir. Je ne suis pas contre la présence d'Ennahdha en tant que courant politique, si ce courant politique respecte les autres et respectent sa part réelle de marché politique. Or, là, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une bande d’incultes ravis du pouvoir et qui s'amusent comme s'ils jouent à un jeu de sociétés. 
D'un autre côté, et de part ma profession, je participe de plus en plus dans des négociations syndicales, si je plains le salarié qui a été longtemps ignorés, méprisé, rabaissé, aujourd'hui, j'estime qu'il n'a pas su obtenir sa revanche, je pourrai le comprendre dans la mesure où il n'a pas été éduqué aux modes civiques de revendication, mais je le méprise un peu, et je le dis comme çà, tout cru, parce qu’il méconnaît et ses droits et ses intérêts immédiats et ses intérêts à moyen et long terme. En parfaite marionnette de forces mystérieuses, le salarié syndiqué joue avec le feu et brûle sa demeure, ne pense ni à son voisin, ni à son enfant, tout ce qui l'intéresse c'est quelques deniers qui ne peuvent même pas faire face à la flambée des prix.