mercredi 8 août 2007

Dérangée II - Omerta, La Loi du silence


Le silence, c'est une mouvance qui l'habitait, l'envahissait de partout, elle si bavarde.
En fait, tout ce flot de mots, de blabla dont elle est capable c'est surtout pour affronter le silence, le faire taire.
Son silence à elle, le notre, car il est partagé, est dû à une mal connaissance de soi-même, de son corps, mais aussi des autres. le silence est le fruit de la peur.
Une autre manifestation de la prise de conscience et souvent du manque de confiance en soi et aux autres.

Nous sommes tous muets de naissance, pourtant chacun avait crié son existence à tout ouie.
Pourtant, le silence a été souvent lié au mutisme et même à la mutité. Comme si le silence n'était que l'absence de parler!
Ce sera faire taire toutes les autres formes d'expression et les réduire au silence.
"Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de parole qu'il n'y a pas de langage".
La parole, expression verbale de la pensée existait depuis le commencement, dit-on. Depuis quand? elle ne peut le savoir, n'étant ni linguistique ni philosophe.
C'est donc cela, cette approche n'est pas fondée sur du solide, comme si l'âme humaine aussi fragile soit-elle n'est pas solide! C'est seulmeent une approche humaine de la peur qui l'habitait, non pas du point de vue de la science et ses dérivés de plus en plus nombreux. Son point de vue émane d'ici, peine perdue à tous les scientifiques qui s'acharnent à prouver que le coeur n'est qu'une pompe.
Elle n'est donc pas Bergson, t'es certain. Juste une petite pédante, une girouette qui change d'avis, nuance les thèses, les contredit à chaque tour de mots.
Ne t'impressionne pas et reviens à la case Départ.
Le silence, le tien, le mien, le sien, le nôtre, notre souffrance.
Le silence est-il une torture? Est-il imposé? Si oui, par qui?
N'attends pas de réponse, ici et ailleurs, on garde le silence.

D'abord, le silence est le fait de ne pas s'exprimer, non seulement par le moyen de la parole, mais aussi par toutes autres formes d'expression connues ou encore peu connues.
Interdire l'expression chez l'autre ou même chez soi est un véritable meurtre psychique. Interdire à son enfant de danser, interdire à un journaliste d'aller jusqu'au bout et de dévoiler les faces cachées de la réalité ou aussi s'imposer un self-control est de l'ordre de la torture mentale.
Rappelle-toi, combien de fois tu t'es empêché de dire ses quatre vérités à un ami perfide ou à un papa égoiste, (parfois par politesse, des fois par peur de le perdre ou le blesser, d'autres fois par orgueil, et ce sont toutes des faces dissimulées de la peur)

Au profond de nous même, tous ne pouvons parler de nous-même sans y laisser une part de nous. Et ce jugement, on ne peut y échapper, car ce sera une autre forme du silence.
On ne peut demander au lecteur de taire son avis, ni à la plume de ne pas noircir le sien.
Fallait toujours mettre les menottes à quelqu'un. Qui est donc coupable de notre silence? Toi, oui, toi. Elle aussi d'ailleurs, enfin nous.
Mais nous avons toujours eu peur de le dire et nous nous réduisons toujours au silence.
Quel cycle vicieux, nous nous ennuyons de cette ronde régie par la peur et le silence à chaque tour de mots.

Bien que "l'homme étant un véritable animal de langage" tout ou presque le contraint au mutisme. La langue elle-même. On nous l'a souvent dit pendant le cours de philo, souviens-toi l'année du Bac.

La société aussi nous impose ses règles de parler et de s'exprimer. Elle l'a toujours fait. Il y avait eu des sujets tabous, des mots qu'il ne fallait pas dire, des gestes qu'il ne fallait pas faire, il y avait toujours eu l'insolent, le dégradant, le vulgaire. c'est l'Omerta, la loi du silence que chacun de nous enseigne à son enfant souvent sous le nom de l'éducation.

La société, c'est toi et toi, toi aussi tu peux être impliqué. Elle? Bon, admettons. Toi seul souffrant, elle aussi.

Le silence est dû aussi à une mal connaissance des formes de langage autres que parler ou écrire, le langage des yeux, du contact, du corps, de la présence.

Même le parler, à moins d'être orateur, on ne le maitrise pas assez. On ne nous a pas appris à bien le faire. Bien parler est-ce le but? Vraiment aucune réponse. Tu as été averti dès le début, y aura pas d'histoire, ni de réponse toute faite, l'homme étant, à la fois, la question et al réponse.

Tu n'as pas à te sentir escroqué, tu n'as qu'à arrêter de lire, et d'imposer encore une fois le silence. Imposer le silence est à la fois un choix et une sanction.
Cette notion me fascine de plsu en plus. Que de mutualité dans cette notion nocive et dérisoire.

On écoutait souvent dure que "seul le silence est grand, tout autre est faiblesse" Et bien oui, notre silence est énorme, il nous échappe et on n'y peut rien sauf en parler.
Et il y en a ceux, nombreux soient-ils, qui ont peur du silence, le leur, qui ne peuvent le supporter. C'est comme s'il s'agissait de subir son propre silence. Mieux vaut donc affronter son silence, s'affronter soi-même, s'accepter et apprendre à vivre avec son moi, ce n'est guerre facile.
Quelques-uns, on ne sait s'ils sont chanceux, arrivent plus ou moins à négocier leur silence, à le faire amortir.
Pouvoir ou non, ce n'est pas la question, puisque de toute façon, nous sommes obligés, tout au long de notre vie, de faire le chemin ensemble, entre soi et soi.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu me surprends de plus en plus toi .

Erana a dit…

le texte est d'une beaute et d'une profondeur sans egale!
le silence reste une notion tres floue. force ou faiblesse, je ne saurai le dire, mais ce qui est sur ce qu'il peut l'etre tour a tour!
ce que j'ai apprecie dans cette analyse, c'est que tu as essaye de developper toutes les sortes d'issues qui peuvent aborder le silence!
il y a tellement a dire finalement que j'ai peur de monopoliser!
donc je vais juste dire bravo!!
au plaisir