vendredi 29 avril 2011

أنفــــــــــا

Encore un poème dédié à Anfa, la banlieue casablancaise gardienne de souvenirs intenses d'une adolescente affolée.

فصول من الشعر

تناثَــر أوراقها في قلبي

العذابُ... مفرد مجهول

المعنى

والبارحة... مات

المعنى

ولم أعد أملك إلا الصمت

الصمت و "جنات تجري من تحتها الأنهار"

نار ... لقلب دامي المطر... إعصــار

الصمت والليل وخيلٌ تراكضُ كاللّهب

الصمت والليل وغربة تذوي في صدري

فصول من الشعر

تروي عذاب امرأة تساقط كالموج

امرأة البنفسج والعوسج

امرأة من خوارق

نسيت الليل.. ونسيت المغزى

ولم يبق إلا الصمت

الصمت و "جنات تجري من تحتها أنهارُ"

الموت

من الخوف تعوي كالذئاب

من الوحشة والاشتياق

كل الخرافات التي روتها الجدّة

أيّام الحنين والبرج الأخضر

تمزّقني

وطفولة ولّت... تعود

نسيت المساءات الدافئة

والأحضان... ونسيت المعنى

ولم يبق إلا الصمت.

جيهـــان

28 أوت 1998

Boeing 737


Le premier poème en langue française, je l'ai écris à 18 ans, sur les nuages, pendant le vol de retour du Maroc. Casablanca m'avait tellement imprégnée. C'était mon premier voyage, mon premier rendez-vous avec la liberté. A Anfa, tout comme à Marrakech, j'avais vécu un beau conte de fée, savourant le goût d'être une Princesse d'un jour, une Shéhérazade.
J'avais prédis que je reviendrai un jour.

J’emporte la nuit
J’emporte les hirondelles
Tu te rappelles ? encore ?
Tu as oublié les chandelles
Les nuits roses, les quiproquos
Et les voix marocaines,
L’odeur d’autrefois ?
Je pars ce matin
J’éteins ma lumière
Et j’emporte la nuit
La chaleur des alcôves
Les yeux envoûtés..
Les lèvres affamées
Et si je fais exprès
De laisser mon parfum
Alléchant.. embêtant
C’est que j’ai envie..
de revenir

Jihen M.
1999

dimanche 10 avril 2011

Le tourisme à des années lumière des standards de base

La Tunisie, on l'aime, on la chérit. Conscient de l'impact du secteur touristique sur notre économie fragilisée par tant de racket organisé des jme3et besmellah (Trabelsi Inc.), le Tunisien fêtard de nature, attendait à peine l'appel des unités hôtelières pour répondre présent.

Durant des années, le tunisien était écarté du paysage touristique tunisien et ne servait que comme une cinquième roue de la charrette pour renflouer les caisses pendant les périodes mortes.

Rien que l'année dernière, avec des potes on s’arrêtait par un snack-bar comme ceux qui champignonnent sur les plages d'Hammamet et un peu partout, le snack était quasi vide, un serveur nous accueille dès l'entrée avec un "réservé aux clients de l’hôtel je ne sais quoi", on rebrousse chemin, alors que son chef nous récupère viiiite, sentant le fric. Un Mojito qui ne ressemble pas au Mojito et quelques tournées plus tard, une petite centaine de dinars s'ajoute au compte du proprio, et la petite bande de copains regagne Tunis contente de son après-midi au soleil.

Là, et pour répondre à l'action "I Love Tunisia", parce que vraiment We love Tunisia, parce que nous voulons sortir et nous en sortir, joindre à l'utile, l'agréable, je scrutais les offres (et spams) des agences de voyage depuis presque un mois, un 3 étoile sur Yasmine Hammamet propose 19 dt en LPD, 24 dt en Demi pension par pax, oui pourquoi pas, sauf que les photos n'étaient pas convainquantes. Je n'aimais pas le décor des chambres.

Jusqu'au jour où l'Hôtel Président annonça sur facebook une soirée de Pré-ouverture après RÉNOVATION. Le Week-end se promettait INOUBLIABLE si on se fiait à la brochure.


C'était l’hôtel de mes années lycée par excellence, je passais quasiment toutes mes vacances d'été au Tunisian Village de l'Hotel Président, durant pratiquement 10 ans. Que de tendres souvenirs, que j'aurai aimé re-partager avec mon chéri pour fêter notre deuxième année de mariage.

Nous sommes arrivés à 14h, comme prévu, et là, il y avait foule! Et bien tant mieux, si le buzz a réussi. Sauf que les hôtesses d'accueil arrivaient à peine à gérer la foule. On ne trouvait pas notre réservation, parce qu'on ne vient pas via une agence de voyage, alors que l’évènement était organisé sur facebook et alors que lors de la réservation par téléphone, mon interlocutrice m'a fait épeler le nom de famille de mon mari trois fois. La carte de consommation n'était pas prête (jusqu'à notre rentrée sur Tunis) et il fallait retourner à 15h pour prendre les bracelets, fameux accessoire du All Inclusive.

Ok, ce n'est pas si grave, elles apprendront à s'organiser et ils apprendront à mieux organiser les soirées à buzz.
Déjà à l'accueil, j'avais remarqué qu'un carreau de marbre de la colonne centrale, certainement cassé, était remplacé par un carreau d'une toute autre couleur, cela faisait mouche, et moi, je ferai celle qui n'a rien vu.

Comme je vous ai dit, dans les années 90, j'étais une habituée de l’hôtel Président, mais comme on était une famille "nombreuse", on prenait toujours un bungalow au Tunisian Village, donc, je ne connaissais pas les chambre de l’hôtel Président, proprement dit. Et puis, ils disaient bien qu'il était entièrement rénové, après de très longues années de location-gérance.

On monte au troisième, et là, face à moi, m'accueille un tableau :




Un tableau éventré, même pas restauré, alors même que les artistes peintres tunisiens, jeunes et moins jeunes, se plaignent que leurs tableaux encombrent leurs ateliers.

Après au couloir, des sordides personnages de dessins animés incitent au silence et au respect de l'autre, je reviendrai au respect de l'autre, à 4h du mat' après la fermeture de la boite de nuit, mais contemplez d'abord cet ouvrage, en 2011:


Vous avez peut-être remarqué les portes fraîchement peintes


et je passerai sur les autres détails de finition, dont de bien poncer les portes avant de mettre la nouvelle couleur. De toutes façons, la finition manque au professionnel tunisien, celui qui a bâti une maison peut en témoigner.

Nous posons nos bagages et partons déjeuner. C'était l'occasion de sillonner Hammamet de long en large et de faire l'état des lieux. C'est assez réjouissant de voir que plusieurs restos étaient ouverts, que les routes désemplissaient d'automobilistes aux voitures bondés, quelques touristes parsemés, çà va quoi!

Après deux essais de snack-bar à Yasmine Hammamet, le premier ne servait que des cocktails, le deuxième mettait une musique digne de souk la7ad, nous optons pour Brauhaus Yasmine, après tout elli ta3rfou khir melli mé ta3rfouch.

Dès l'entrée le désenchantement, je passerai outre des nappes sales, pour vous faire apprécier les chaises


et le cactus qui a subi des crimes de guerre


Jihen, arrêtes un peu de faire ta difficile! Je commande un "moules et colvis" figurant sur le menu, dans tous les restos déjà visités, le plat se sert avec des frites en accompagnement, d'où le traditionnel "moules-frites". Non seulement, il n'y a pas des frites mais aussi, il n'y a pas de clovis. Le serveur, aspirant à un bon bakchich fait le gentil comme quoi il m'a gâté en bien ajoutant des moules.

A vrai dire, la pizza commandée par Seif était bonne, rien à dire. Nous rebroussons chemin vers notre gîte du soir.

Voilà la déco de la chambre



Bon bof, c'est pas pour demain, les chambres sur catalogue en Tunisie, les lumières, .... et c'est pas pour la moitié du SMIG en Tunisie que je pourrai aspirer à çà :






Juste bon à savoir, la nuitée est à 79 € et celà se passe à Berlin.

J'arrête de rêver, j'aimerai juste dire aux hôteliers qu'à Souk El Grana et à la rue Med Ali se vendent des tissus beaucoup plus modernes à 5 dt le mètre.

Exaspérée, je commence à regarder la chambre de plus prêt:


Pas d'ampoule pour la lampe de chevet de mon côté.


Pas de télé, étrange!!! Je m’attendais à un écran LCD dans un hôtel fraîchement rénové, certains modèles coûtent à peine 100 dt, soit le prix d'une seule nuitée. Pourtant, il parait que dans la chambre d'en face, il y a bien une télé.
Par ailleurs, je souligne qu'il n'y a pas de coussin pour m’asseoir en me démaquillant.

Derrière la porte, une pancarte affichant les normes de sécurité:


Il y a un mois environ je discutais avec deux OGM (Operation General Manager) d'une chaîne internationale de la situation touristique en Tunisie. Ils m'ont appris qu'aucun hôtel tunisien ne répondait aux normes de sécurité internationale, d'abord il n'existe pas de bloc sonore/haut parleur dans les chambres pour informer la clientèle en cas d'incident. Imaginez un peu qu'en temps de crise, un opérateur prend le temps d'informer chaque client à part. Il paraît qu'à travers le monde le haut parleur est exigé mais également dans un certains nombre d’hôtel un signal lumineux électronique permet de communiquer aux sourds qu'il y a danger.

Egalement, les hôtels tunisiens ne disposent pas de spoilers qui laissent jaillir l'eau en cas d'incendie. Les incendies, cela n'arrive qu'aux autres, comme nous disions de la révolution.

Revenons à l’hôtel Président. Nous descendons au café-bar profiter de la soirée et du AI. Une queue traîne devant le comptoir du bar, outre la bière sans effet, on versait un jus dégueu dans un verre en plastique, et oui, je vous laisse désirer par vous même :




et quand le verre en verre est enfin disponible, il est ...


ébréché!

Après le dîner-buffet aux salades trop salées, (Bon, la pailla était bonne, il faut le dire), la soirée inoubliable s’avérait être un karaoké qui commençait par "Bakhta", des voix de saoules chantaient en choeur et ricanaient vachement. Nous décidons de ne pas être de la fête.
Finalement, notre soirée se résume à un thé au café Sidi Bou Hadid, sur fond d'Om Keltoum.


La soirée était tellement fabuleuse, tellement inoubliable, qu'il fallait prendre sa douche avant de dormir. Une pancarte écologique collée au miroir. Tiens, ils ont su que j'ai le coeur aussi vert q'une salade. La pancarte nous incite à économiser l'eau et le détergeant en ... "ne pas laissant nos serviettes salles sur le sol de la salle de bain." Et oui, je souligne la faute d'orthographe, et l'ingéniosité du conseil "écologique".


Maintenant, je vous invite à voir de plus prêt la douche, d'un hôtel qui n'affiche pas le nombre de ses étoiles, mais qui affiche comme enseigne "Hotel Président & Tunisian Village Ressort & SPA", j'en rêvais d'un SPA, mais à défaut, je devais me contenter de çà :




Il m'aurait répudié mon mari pour des carreaux aussi crasseux chez moi. D'ailleurs, j'aimerai bien inviter le proprio dans mon humble domicile de salariés moyens.

Fatigués de la soirée, fatigués de cet hôtel, fatigués des slogans, il était temps de dormir, sauf qu'on est en avril, et que la nuit se fait douce, et que la chambre ne dispose pas de chauffage central, et qu'à la place elle dispose de couvertures qui datent d'au moins 20 ans, d'ailleurs elles ne se vendent plus en Tunisie, et aussi il y a çà :


Je vous prie de remarquer le fil qui pende :)

Nous nous endormons tant bien que mal, en attendant un lendemain meilleur, jusqu'à... 4heures du mat'. C'était l'heure de fermeture de la boite de nuit, et là, commence d'abord les cris dans les couloirs, après les cris dans les chambres.

Bonne nuit la Tunisie, ton tourisme est low cost, low cost il restera jusqu'à ...

dimanche 20 mars 2011

نلاحق الأرق معا

أيها الوطن المتعب نموت معا ... ويا
حريتي ... رمزي وشعاري
بعيدا خذني لدروب لا نعرف أزقتها
كطفلين من الوهم هربا ليترشفا الخطيئة بلا عجل
عانقني وبعيدا خذني ... بعيدا عن أقواس الكارثة
ثمّة هناك حيث تأخذني فلول من الذكريات
موت ملوّن بالحياة أريد وبالفرح
أتذكر يا وطني أنّــــا وجدنا معا
نلاحق الأرق معا ... كما الظل، كما المرض، لإانا
أنا بدونك قصيدة قد نساها شاعرها
حمم تتسرّب في الأعماق وفراغ ينخر القلب
بدونك وقد فقدت أهلي ... أفقد الوطن
كثير فقدان الأهل والوطن
جسر أنا بدونك قد تحطّم تحت أقدامنا ... جسر بارد
دثرني فقد تجلّدت، وأريد
أريد أن أرقد في كفيك
وأن تعزفني قيتارتك لحنا
أريد أن أتنشق منك كلماتك
شمسا أريد... شمس اللقاء وزهرة غريبة صغيرة
تنسيني ميلادي وتستولي على ... إرادتي وعنادي
قلت ذات سطور متلهفة : ليس للنور وجها إلاك ... فكن يا وطني نوري ودثاري

جيهان معتوق
فيفري 1998

في وداع الدفتر

ماذا عساي أكتب؟
كلّ الحروف اهترأت
فلم تعد ترسم أفقي
ولم تعد ترسم في أفقي وجه حبيبي
ماذا أقول بعد؟
فقد مللت الكلمات
وأوراق الدفتر ... كوجهي، بليت
واللولب صار مثلثا
اللولب الذي يحوي أفكاري ... تثلث
وصدئ ... واهترأ ... كأفكاري
ماذا عساي أكتب؟ وأي لحن أغني
للفجر ... أغني، لمدائن عفرت
وأنتظر العودة
أغني لبابل، لحلم ضائع
ماذا عساي أكتب؟
مضى زمن الكتابة
وأتى زمن اللاحب
أبشروا يا عرب
هذا زمن اللاشعر
وزمن الأقفال الصدئة وهذه الرغبة المقيتة ... في الانفجار
كيف أفجر كبتي؟
وهذا القبح الدفين القامع في صدري
آهــــــات ودموع لذيذة
وهفيف احساس
الضوء ينبعث من هنا
من أين؟
قلت من هنا
وأين هنا ... وأين أين؟
إلى أين يقودني وقع القدمين؟
إلى حيث يسقط القلم أرضا
ولا يسقط العدو أرضا
إلى حيث الأصداف الفارغة
تولد من رحم التراب ... في مدّ وجزر
وداعا ديواني
وداعا يا دفتري
وداعا يا شعري
وأهلا بالخزي


جيهان معتوق
مارس 1998

samedi 29 janvier 2011

Kalemegdan



Crossing skies,
heaven doors are not closed,
after fears, after tears
God heard my prayers.
Crossing roads,
we spent the night
and in front of tanks, your lips slap a languorous kiss
before the war museum, we make peace
I hope that happiness never ends
as the Sava flows,
as the love flows like the Blue Danube in our blood.
The medieval princess has lost her costume
just down the church
burned by your eyes,
burned by your hands,
burned as a witch in olden times
Stari Grad holds my heart and holds your soul
Mihailova drank you, as a delicious rakija
from pub to pub, sat down, stunned, giddy,
the gipsy band sings love
and drink my health
we laugh, we clink,
free from our nightmares
free from our gosts
far from the country, this country was ours
we live in every passenger, in every corner
thousand dreams
Dream is dream
the plane takes us back where we were expected
where changes are expected
despite all
we continue to bring Belgrade as a crown, as a sesame
as a balm for bruised hearts,
we continue to dream Belgrade as the final rescue.

Jihen Maatoug Belkahla
8 janvier 2011

jeudi 13 janvier 2011

Un poème de mes 18 ans

Pour fêter cette nouvelle liberté d'expression (et l'essayer un peu, je ne m'y suis pas encore habituée), je vais sous servir un plat froid, un poème qui date de 1998, Naïve de mes 18 ans, je chantais déjà les maux muets. J'ai comme l'impression que ces mots sont encore d'actualité.


وأنا مازلت..

برغم القبر

.. غرباء

لا أنسى ولا أجزع

هذا عنقي.. وهذا جيبي

ولك أن تختار

فالأمس غير الأمس

ورقعة الشطرنج تلونها الدماء

وأنا مازلت..

برغم القهر

ما زلت دمعة شعبي

من قال بأن الوطن شراع حطّمه إعصار

جيهان معتوق

15 فيفري 1998


إلى معاقرة الرجال... أهرب

وإلى القصيدة

وإلى ملاعب التمثيل أرنو بجرحي

من زمن الجرذان .. أهرب

من واقع التصفيق وربطات العنق

هذا صدري..

افتحه والعق دمي

فهو أشرف..

من بقايا الكؤوس

من خبايا النفوس

ومن سلالة آل سعود.

جيهان معتوق

15 فيفري 1998

mardi 30 novembre 2010

Woolfy - Looking Glass on Viméo

Un clip haut en couleurs pour le titre “Looking Glass” de Woolfy. Autant je me réjouie parce que la directrice artistique de cette oeuvre est Myriam Aboukhater, autant je suis triste parce que Viméo est mort en Tunisie, depuis quelques jours, peut-être des semaines, enfin peut-être pour quelques jours ou quelques semaines. Je garde espoir, en détournant, qu'un jour la vie sera plus facile et que je pourrai regarder mes clips favoris sans passer par un proxy.

Woolfy - Looking Glass from DFA Records on Vimeo.

jeudi 23 septembre 2010

Mésaventures du circuit de la voiture "impopulaire"

Après la vente de Freddy (fin mai), nous avons passé tout l'été à attendre notre dossier de privilège fiscal pour acquérir une 4 CV. Notre mésaventure a commencé avec le chargé clientèle qui a enterré mon dossier dans son casier tout l'été et à malmener mes couts de fil avec "Je fais tout mon possible pour toi, tu es une cliente privilégiée (en mémoire de tous les investisseurs étrangers qui ont ouvert un compte en devise dans son agence), étoffe ton dossier par tel ou tel document" (complètement inutile et quasi-impossible à obtenir) pour finir à découvrir le pot aux roses qu'il n'a jamais déposé mon dossier au siège, par paresse. Justement, ma banque avait pour slogan "vous allez changer votre avis sur la banque"
Effectivement, c'est en changeant cette banque au slogan mensonger, que j'ai obtenu mon crédit à temps miracle, et pour être honnête, à coups d'intervention, puisque c'est comme çà que çà marche, par ici.

Après la banque, c'était au concessionnaire de nous jouer son tour de passe passe.
L'apprentie pouffiasse qui occupait le desk et se chargeait de la clientèle avait classé mon dossier de privilège fiscal dans son casier et ne l'a dépoussiéré qu'après deux mois pour l'envoyer au ministère du commerce, alors même que les voitures étaient disponibles. Encore faut-il des pistons et des liens familiaux, pour découvrir que le dossier déposé le 9 juillet n'atterrit au ministère du commerce qu'après le 15 septembre.

L'attente, pénible soit elle, s'annonce encore longue, maintenant, je ne sais pas s'il y a des voitures en stock ou bien dois-je encore partager la route des taxites. D'ailleurs, je vous narrerai des bribes d'histoires de taxistes très bientôt.

mercredi 4 août 2010

Réflexions pour mes 30 ans

Quelque mois avant la date "fatidique", çà commençait à me travailler, une nouvelle décennie, celle du début de maturité. Le Bonheur me va si bien mais n'empêche les questions de m'habiter:
- Que me cache l'avenir? J'ai pris goût à cette vie paisible, à ce bonheur profond.
- Ce corps qui se métamorphose à vue d'oeil, qu'est ce que j'en fais? M'aimera-t-il encore et toujours?
- J'ai composé avec la réalité du marché, avec mes limites, avec mon aspiration de fonder une famille, mais ai-je fait les meilleurs choix professionnels?

Je me suis coupée les cheveux à ras, comme pour permettre à mon âme de respirer après de longues années de tassement. C'est une libération en soi de la femme que représente l'imaginaire arabe, celle aux cheveux noirs et soyeux, la fille rangée que je me suis obligée à être durant trop longtemps.

Je suis en quête d'harmonie, de béatitude. Durant les trente ans passés, j'ai appris à profiter des petits plaisirs bien simples pour être heureuse, j'ai appris à construire un bonheur, c'est un travail sur soi qui peut être difficile certains soirs, mais c'est tout de même considérable.
Si j'ai bien appris à me gérer, je n'ai pas appris à gérer les autres. Je n'ai pas appris à me défendre ni à expliquer mes différences dans un pays monotone et dans une famille monotone.
Je n'ai pas appris non plus à valoriser mes oeuvres.

Plusieurs phobies m'enchainent, je tiens tellement à la vie et à la vie confortable que je renonce à bien de risques.
- Aquaphobe, je m'empêche de me hasarder là où je n'ai pas pied.
- J'ai une peur des ponts qui m'inflige les foudres des chauffards qui passent au même moment que moi et qui inflige à mes "covoituriers" de me voir crispée sur le volon jusqu'à dépasser le pont.
- Entomophobe, cette phobie s'étend jusqu'aux animaux domestiques dont chats et chiens que je n'aime qu'à distance;
- Hematophobe, j'ai aussi peur des seringues et des blessures.
Lister mes phobies ne me délivre point. Je me demande comment je vis avec tout çà! Je ne dois pas être très facile à vivre :)
J'avais une fois écris une note sur la peur qui me peuple, depuis ce temps, je n'ai pas avancé d'une once dans ma lutte contre mes démons, il faut dire que je n'ai pris aucune initiative pour en guérir.

J'avais aussi une fois écris une note sur Géraldine, à l'époque apprenti clown, et magicienne qui a égayé ma vie avec son large sourire et son pantalon d'Aladin. Elle me rend visite presque quatre ans après et là elle étale des étoffes de couleur dans ma vie et celle de Seif. Plusieurs mois en Inde et en Thaïlande, un dur apprentissage du Yoga et des messages relaxant et un immense travail sur soi. Nous buvons ses paroles en élixir de renouvellement et bouffée d'air libre et frais. Les idées folles nous regagnent, toutes celles pour lesquelles nous nous sommes unis et davantage, et toutes celles auxquelles le quotidien et les ancêtres nous font renoncer chaque jour davantage.

Ma trentaine, je la commence en fête, en vacances paisibles dans une ville charmante, bien entourée de celui qui m'aime et tout ceux qui m'aiment, mais je la commence aussi par des retardements et quelques écorchures, par une volonté d'engagement, de vouloir aller de l'avant et par beaucoup d'espoir.







jeudi 15 juillet 2010

Google تشكيل


الصيف صيّف وقوقل ولاّ يشكّل، حتى هو وقت عروسات وسهريات ومايوات واشي اشي
Non sans blague! Pour les amateurs d'arabisation, google se plie à la volonté de l'administration, peut-être qu'un quelconque chef de service n'a toujours pas statué sur une demande déposée depuis l'an dernier. Non seulement google se met à l'arabe, mais en plus ychkel !!
C'était juste pour rigoler, c'est une bonne initiative!


lundi 12 juillet 2010

Carnet d'été - Hammem Laghzez - Kélibia


Quand il faisait gris, je m'évadais pour surmonter l'hiver et l'ivresse.
Depuis que ma vie est devenue un arc en ciel, je sors peu.
Solitaires, nous préférons le café dans notre jardin au Lavazza dans les cafét' bouillantes au service se dégradant de jour en jour. Nous préférons notre soirée fox crime aux films en 3D dans les cinés mal équipés de la ville. Nous préférons un bain moussant bien chaud et chatoyant aux piscines des hôtels surclassés.
Il s'disait sans amis, comme Rémy sans famille. Je me croyais mondaine. Mes ami(e)s se sont dissipé(e)s après le mariage, les siens restent unis. Finalement, c'est lui qui m'a présenté ses ami(e)s devenu(e)s au fil des soirées mes complices.
Ce week-end, Kélibia la blanche était notre destinée. La ville s'auto-proclamait capitale internationale du cinéma amateur pour la 25ème édition de la FIFAK.
Riche de mes souvenirs, nous étions partants, assoiffés de petits plaisirs.
J'ai préparé le sac à dos avec le minimum (insuffisant), Snow et son capitaine Haddock sont venus nous chercher. La route était longue et douce, sirotant nos glaces, hochant la tête au rythme du Best of.
La plage de Hammem Laghzez s'offre à ses désireux, pétillante vierge au sable fin, telle une sirène au regard limpide et aux cheveux soyeux qui nous prend dans ses bras des heures entières caressant nos peaux et chassant la fatigue.
Amine et Hajer, Mehdi et Donia, le groupe s'étoffe et les rires éclatent.
Plif! Plaf! Plouf! Le temps passe et la nuit tombe.
La foule dehors attend le coup du départ du Festival. L'attente s'éternise avant qu'une Tanit à la voix chaude ne vienne expérimenter sa voix à un répertoire engagé de Chikh Imem et Sayed Darwich.
De présentation en présentation, et d'un amateurisme digne d'un festival d'amateurs qui se veut mature, un film ivoirien (un mariage à 3 visages de Pierre Laba) se présente à l'écran se voulant "un triptyque humain entre le Burkina Faso, la Cote d'Ivoire et la France", le film est à l'image de l'Afrique, encore à l'essai, encore brouillon. Moi même (nord) africaine, mon jugement ne porte aucune ségrégation et ne reflète que mon opinion-déception.
Notre Tigresse (Hajer) lasse au bout de 30 minutes, nous invite à changer de programme, et à quitter la salle (Dar Echa3b) pour nous délecter autour d'un thé au pignon au Café El Borj.
Les discussions s'animent, les sujets ne manquent pas d'piquant, de l'immigration au Canada aux jme3t bessmellah.
Vers 2h, nous rebroussons chemin vers notre couche improvisée, j'aurai souhaité passer la nuit à la belle étoile (non pas l'hôtel, la vraie), malheureusement, tout le groupe s'accorde à avorter ce rêve d'adolescente, sécurité oblige.
Une maison à l'ancienne, chaleureuse et accueillante et un lit à l'ancienne qui nous berce jusqu'au petit matin.
Réveil de la troupe, café et fumée.
Marché aux poissons. Fabuleux marché aux poissons FRAIS! et délicieux étalages de calamars, loups, thons, rougets de roche, que des délices !!!
Et hop! direction plage. Malgré la foule au petit Paris, on arrive à trouver une plage limpide avec aucun vis à vis à environ 200 m. C'est çà le miracle de Kélibia. L'eau douce et fraîche accueille nos rires et immersions, jusqu'à ce que la foule nous regagne.
Instinct de survie oblige, la recherche d'un territoire bien à nous recommence. Et là, c'est une plage rocheuse qui nous accueille, une plage à la faune grouillante, des micro-poissons, des p'tits crabes, des larves qui se faufilent entre nos pieds, des algues et des escargots de mer.
Un paradis pour ceux qui n'y croient plus!
Un coup de cloche, les aventuriers repensent à la vie, à la damnation loin du paradis, au sort de vivre en Sisyphe le reste de l'année, rebroussent chemin et retournent en enfer, en attendant samedi prochain, peut-être qu'un barbecue et un autre coin de Paradis les attends quelque part.

lundi 5 juillet 2010

Olivia Ruiz - Belle à en crever

NoBrain - Olivia Ruiz "Belle à en crever" from charles KERAMOAL on Vimeo.


Comme beaucoup d'entre vous, j'ai découvert Olivia Ruiz avec "femme chocolat", sexy et simple, une chanson délicieuse et une chanteuse à croquer. Après, elle a commencé à hanter mes tracklists. Avec ma sœur, nous savourions des chansons de filles, qui maintenant nous rappelle jadis quand on était jeunes... filles.
"I need a child", la chanson de mes blues, de mon instinct de maternité mis au placard,
"La petite voleuse", la chanson de la petite Arsène Lupin qui sommeille au fonds de chacun de nous.
"La molinera", la chanson qui réveille mes voisins, 6h45.
Et maintenant, Olivia revient, en sunshine et illumine mon coeur, d'abord cette chanson "belle à en crever" avec des paroles que j'aimerai tant lui murmurer au cou (mais il déteste les chansons à l'eau de rose) et un clip pour le moins sensuel. Et puis, l'autre jour, en jardinaire, elle veut le retenir par des crèpes aux champignons. Pas chèvre du tout! elle connait juste la recette que chacune veut devenir Olivia le temps d'une chanson.

Je dédie cette chanson à toutes les filles qui ornent ma vie, qui partagent mes fous rires et mes soucis, aux bloggeuuses, à mes copines du lycée, puisque grâce à facebook, c'est un mois de retrouvailles, à toutes les disparues, à Julie de la Normandie, à Géraldine dont j'attends impatiement l'arrivée, à mes cousines en leur souhaitant le meilleur, à mes mamans qui refusent de s'initier à Internet, enfin, à toutes celles qui comptent et sans qui je ne serai pas tout à fait... Joy.

Bisous


mardi 22 juin 2010

Anais Nin refait peau neuve

I'm not a snake
juste une femme... serpentine
joueuse.. allumeuse
et câline

j'insinue mon élixir
crée la vie.. et la joie
autour de moi

A quoi cela sert d'avoir un journal
de tromper ma plume
dans l'eau de vie
et de vous raconter ce qui s'passe la nuit
c'est bien.. intime

je m'absente et réapparais
toujours au moment
où on ne m'attendait plus
je m'ennuie, je m'en vais
et des fois vous me manquez

je traîne ma vie
comme une chanson
que seule ma voix
ose fredonner
dans le froid d' la nuit
des fois quand je m'ennuie
un texte las
pondéré et frais

je traîne ma vie
comme des poussières
des billes, des balles
et je m'emballe
il suffit d'un rien
je cache tout
puis me dévoile
je mens des fois
ne m'en voudrez pas
je fugue..
je flingue..et je vole
des roses.. des draps
des métaux précieux
et tout ceux qui m'tombent aux bras

n'en croyez pas un mot
c'est juste mon sort que je vous jette
de la poudre aux yeux
pour briller quand les étoiles s'éteignent
et que dans vos coeurs il fait plus sombre
que cette femme que je n'oserai jamais être

Jihen
22 juin 2010


samedi 5 juin 2010

Les mots d'après minuit

Quand il noie sa peine
dans un verre d'eau
et rêve d'un au-delà plus joyeux

quand il fait semblant de m'oublier
et de traquer ses démons
en terre vaudoise
trinquant à la santé du colonel

quand les ondes l'emportent loin de moi
et ma tracklist m'emmène de volcan en volcan
les destins se croisent
et mes mots l'émeuvent
du fast au slow
tout nous oppose

Alors il sort*
Alors il dort*
rien de cela, juste une chanson
qui entame ce qui finit
Y'en a encore, j'entends de loin
Y'en a peut-être plus
Bah, si, ce bisou qu'il pose tendrement
le regard embrouillé me jurant qu'il m'aime
toujours
même survolant d'autres cieux

Il dansote
J'espère que cette musique cesse
et que je retourne à mon abris
et qu'il m'y rejoint

J'aime quand il se libère
des mille et une chaînes
dont il s'entoure le cou et les armes
J'aime quand il libère tous les prisonniers de son ombre
sans rançon et sans rancune

La nuit finira-t-elle?
et la mer qu'il verse de verre en verre?
et le vacarme qui m'étouffe
et les mots que j'enfante
je fouille la terre promise
cherchant un fruit, un diamant ou un trésor maudit

Il vient chercher l'autoroute de l'enfer
et dansote et dansote
Highway to hell*
l'ange du Paradis
l'homme de tous les contrastes
carbure au TNT*

Aucune fin ne se dessine
toutes les brosses
toutes les plumes
du Paon
toutes les couleurs
s'éteignent
au fond du cendrier
et moi... et moi
je finirai lasse et béate
un peu plus loin
Jihen
4-5/06/2010